Lucie Zelger*, 18 septembre 2007
et c'est vrai que, souvent, je me dis qu'est ce que tu fous encore ici à Genève
surtout que depuis quelques semaines plus rien ne me retient ici
même plus l'homme que j'aime
berlin
c'est là que je veux aller
aussi pour découvrir cette langue maternelle que je connais si peu
parce que là-bas on essaie on expérimente on met le feu et on se brûle, je me dis
ici je grelotte la plupart du temps que je sors d'un spectacle
alors que tout m'y poussait je ne suis pas partie
je ne suis pas partie
parce que ici à côté de moi est en train de se créer quelque chose que je cherche
désespérément à trouver depuis des années dans toutes les capitales
un théâtre
dans cette maison des comédiens des danseurs des musiciens des metteurs en scène des scénographes des dramaturges
un projet
un laboratoire
un entraînement
du temps
des gens de partout et de tous les horizons pour explorer se lancer ensemble dans une même
aventure
une aventure de théâtre, oui
mais une aventure qui dit non, on ne fera pas comme d'habitude
une aventure qui veut se positionner
qui me demande de définir ma place
qui me demande de définir ce qu'est le théâtre pour moi
une aventure poétique aussi
pour toutes ces raisons je ne suis pas partie
je suis là avec vous
heureuse de faire partie - même une toute petite partie - de ce labo d'Enfer, de ce labo Dante.
*Julie Zelger est comédienne, récemment elle a joué chez Maillefer, Deutsch, Langhoff. Elle a rejoint le collectif3.
2 commentaires:
Moi pareil.
Ton texte m'a touché en ce matin-gris-malade à la recherche de compagnie de théâtre à inscrire sur ma preuve de recherche d'emploi...
C'est un beau moment que l'on a partagé tout là-haut, nous on savait rien de votre histoire, tu penses, cela faisait des années que l'on ne s'était pas vraiment vu.
Je t'embrasse fort, te souhaite un bon enfer réchauffant, je viendrai te voir (si tu me transmets de la pub) je vais travailler à Genève à partir de novembre et fonce ! Lucie !!!
Vincent
Enregistrer un commentaire