jeudi 4 octobre 2007

Le poids des mots...

Couverture de Paris Match, semaine du 4 au 10 octobre: 

Exclusif: Kristiyana, l'infirmière bulgare "Mes huit ans en enfer" 
Elle raconte la prison libyenne, les tortures, sa libération.

p. 80: titre: "Ressuscitée de l'enfer des geôles libyennes".

page 83: "Nous avons été transférés de l'enfer au paradis" déclare Kristiyana à son arrivée à Sofia. 


Oui comme le dit Edmond Jabès (voir ci dessous). l'enfer est un lieu, un espace où l'on fait souffrir. Ce n'est pas un état, ce n'est pas le Mal. Jacqueline Risset le rappelle dans la préface de l'Enfer, les lignes de chemin de fer reliant les villes d'Europe à Auschwitz formaient une cartographie du chemin de l'Enfer. Car,  contrairement au mal, qui peut se nommer mais pas se cerner l'enfer a toujours une limite, une frontière, un plan, et comme Dante on y entre et parfois on en sort, mais on ne commerce pas avec lui, on ne vit pas en bon voisinage avec lui. D'ailleurs Dante n'y entre pas seul, mais avec un guide, Virgile. Les infirmières bulgares ne sont pas sorties seules, mais Cecilia est venue les chercher (!). L'enfer est toujours clos, fermé sur lui-même et ses supplices, et ses bourreaux sont aussi les gardiens qui veillent sur ses parages. 
l'Enfer ne se traverse pas seul. 


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