lundi 22 octobre 2007

En enfer, la seule chose qu'on a, c'est du temps

Vendredi soir, 19h. Josef Szeiler ouvre les portes. Une heure avant il glisse le mot d'ordre aux interprètes: on entre dans la salle à 18h55, on s'assied, puis 9 minutes d'impro sur le thème déjà exploré d'une marche lente, un homme vers une femme, une marche qui vise de mettre la main au sexe de l'autre, mais partant d'une distance telle que, au vu de la lenteur, ils n'y arriveront vraisemblablement pas. Puis on arrête. Ce sera tout. En aparté il dit: "c'est la première fois de ma vie que je teste pareille brièveté. J'ai déjà fait des présentations de 12 heures, de 24 heures, de 36 heures même, mais 9 minutes, jamais". 
Samedi soir, 19h. Nouveau mot d'ordre. Improvisation sur trois chants, en utilisant le matériau accumulé durant les quinze jours. A savoir, le chant que chacun a appris par coeur, la chanson médievale que les femmes ont également apprise, le travail sur la perception, l'immobilité, le corps dans cet espace, white box. 
A la fin, après une pause, tous se retrouvent avec certains visiteurs/spectateurs pour échanger, de la parole, de l'idée, du commentaire, de la dispute. A la question de la motivation qui a sous tendu les quinze jours de travail, le postulat, très simple de Szeiler: finalement, en Enfer, la seule chose qui nous reste, c'est du temps. Du temps jusqu'au délire, un cauchemar éternel, du temps sans fin. Alors, pour aborder cet enfer, commençons par le prendre, le plus extrêmement possible. Aussi le travail des quinze jours aura surtout consisté en cela, une investigation extrême du temps, du corps dans l'espace temps, et donc, pour transposer le fait de l'éternité, une exploration de la lenteur...
 
La discussion terminée, Josef Szeiler décide de passer sur le champ le témoin au prochain intervenant,  Gilles Tschudi. Passation nocturne, et prise de contact entre 23h20 et 01h du matin. Gilles travaillera une semaine avec le collectif3, selon les horaires indiqués ci-contre, ouvrant toujours les portes aux visiteurs, toujours bienvenus. 

Aucun commentaire: