dimanche 20 avril 2008

LA TETE DANS UN TONNEAU

La tête dans un tonneau. Voilà, comment je me suis retrouvé pour tenter de dire un fragment d'un de mes chants lors de notre dernière improvisation pendant le festival Archipel. Pourquoi dans un tonneau ? Parce qu'il était là, parce que ça s'est passé comme ça. J'étais dans les couloir de la Black-Box, je suis passé à côté du tonneau et je l'ai embarqué, emmené sur le plateau, pour le frapper au sol, pour faire du bruit, faire du son, il y avait des colliers en métal dedans, j'ai tout déversé sur le plateau et je me suis mis le tonneau sur la tête et j'ai commencé à dire mon chant, dans le tonneau, tout dire dans le tonneau. Puis j'ai retiré le tonneau, je suis revenu à l'air libre et j'ai lancé les colliers métalliques en l'air, l'un après l'autre, ils retombaient lourdement sur le plancher, puis je les reprenais, les relançais, l'un après l'autre, ils retombaient lourdement sur le plancher. Puis, après m'être frappé la poitrine avec les deux mains, plusieurs fois, comme pour trouver un rythme, un rythme de parole, un rythme avec les autres, avec la salle, ça s'est terminé, ça s'est fini, ce petit moment où je disais mon chant, où je pouvais le faire entendre s'est terminé, on est passé à autre chose, à ranger les colliers métalliques dans le tonneau, à faire une autre action, un autre son. Le temps de mon chant était passé et je l'avais dit dans un tonneau, de manière inaudible, juste à produire un son. La question me hantait pourtant. 
Pourquoi, ai-je dit mon chant dans un tonneau ? 
Pourquoi, n'ai-je pas essayé de le faire entendre ?
Ce que j'ai pu trouver comme réponse est que dans la situation je me sentais incapable de le dire de manière intelligible. Et ceci, non pas d'une manière réfléchie mais purement instinctive. J'ai donc mis un tonneau sur ma tête.
En poussant plus loin mon questionnement, je me suis rendus compte que pour le moment, la seule façon que pouvais entrevoir de dire ce texte était celle de le murmurer à l'oreille d'un spectateur.

JLJ

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